• Le Grand TimonierDe la Grande Muraille de Chine, au désert du Rajastan, en passant par les temples d'Angkor, les rizières démesurées de Yuanyang, une escale dans la Vallée de l'Everest, d'un bout à l'autre de l'Asie, notre cœur a chaviré, devant les splendeurs de la nature, les édifices érigés par nos mains, devant les horreurs et les injustices humaines.

     

    Les milles visages croisés, des yeux bridés, aux peaux bronzées des intouchables indiens, aux joues rougies par le froid des sherpas, tous nous ont offert un morceau de leur monde, un instant de leur vie.

    Une soupe de poisson chez un vietnamien, une assiette de riz chez une grand-mère chinoise, un banquet funéraire au Laos, l'hébergement dans une famille indienne... Chacune de ces expériences reste gravées dans nos mémoires et ces instants ont changé notre quotidien, ouvert notre esprit.

     

    Cette Asie danse entre les odeurs d'épices, les étouffes colorés, un festival de religion nous fait tournoyer, c'est aussi une douce farandole de langues tonales.

    Tout cela sous un soleil infernal ou une pluie torrentielle, pas de demi-mesure pour elle. Ses chiens, ses vaches, ses poules et ses chèvres déambulent aussi tranquillement dans les rues que ses habitants.

    Là-bas, rien n'est impossible, chaque geste compte, chaque élément est essentiel à la survie.

     

    - Au sud du Népal, les maisons sont construites en terre sans ouvertures, pour préserver la fraîcheur et empêcher les moustiques porteurs du Paludisme d'entrer. Ce n'est pas "un style architectural".

    - Dans une demeure tibétaine, le matin, on boit du thé au lait avec du beurre salé et de la tsampa (farine d'orge). Efficace contre le froid et très nourrissant. Ce n'est pas « un met gastronomique du terroir ».

    - les femmes hindous portent des vêtements colorés pour masquer leurs formes, des bracelets de verre aux deux bras si elles sont mariées et une tika rouge au milieu du front. C’est une tradition, pas une « mode ».

     

    Nous avons marché sur les pas de grands hommes (qu’ils aient été bons ou pas), tel Mao, Ho Chi Min, Pol Pot, Gandhi, des noms qui ont fait trembler le monde, les populations pour leur horreurs commises ou leur miracles réalisés.

     
    Bref, tout cela pour dire, un voyage pour se sentir chez soi partout, un voyage pour comprendre ce qui nous entoure. Car il est bien trop facile de s’enfermer, nous ne sommes que la poussière de ce monde, mais nous avons l’intelligence et les moyens pour ouvrir notre cœur et notre esprit et partir, pour, au moins dira-t-on, voir d’autres images…


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  • A bicyclette, un tour des temples? Coupe ta barbe, jamais, regarde les moines, merde les chiens aboient encore. Pad Thaï? Coupe ta moustache, tu les aiment comment? Je comprend pas ce que tu dis? Pimentés, comme la vie, la carte est en thaï, choisis au pif, t'as des ciseaux? On peut se rapprocher? Tu parles trop, souris un peu, on fait du stop? Il nous faut un barbecue, bah les sangsue, hum je t'adore.. Nan la y'a trop de fourmis, c'est quoi? On trace à Bangkok? Un Wapitti, Bucket? Regarde c'est la petite fille, Imagine all the people, son synthé est épouvantable, le jour se lève, me touche pas je t'ais dis, je veux de l'eau, t'es qu'un enfant, tu veux une taff? J'ai changé mes projets, tu va où? N'importe où mais pas avec toi. Sushi? On rigole bien, Sukothai demain? Y'a plein de mouches, on va courir? Arrête de t'émerveiller! On va où? A Mae Sot? Tu veux de la musique? Faut travailler la tone.

    9h30, vite attend moi là, je file à motobike, faire mon visa à la frontière birmane, sa sera en tuktuk. Bureau d'immigration, Birmania close, merde pourquoi? Longtemps? Close one month. Pas de nouveau visa, on fil au nord? le bus est a 12h, faut se dépêcher, cours! Sa-wa-di-ka, bus to Paï? Ok, je vais acheter de l'eau, eh, check les infos Chiang Maï est sous les eaux, on va au sud, arrêter tout! Deux tickets pour Cham-Am, 8h d'attente, on va traîner au marché de la frontière? Laisse moi d'abord manger mes émotions, grimpe sur la moto, 3 it's ok? C'est parti, Il nous faut une enregistreuse, chante, écoute ce son, pas cape de traverser le pont et passer le poste de frontière en courant? J'ai faim, tu veux du coke? Oh mon gros péper chien, il est moche, joue de la guit pour lui il nous regarde, chante en anglais, on marche, il pleut?

    C'est notre bus? Music? Je veux lire, Y'a bien du monde ici, café glacé? Il roule comme un taré, ton sac pu, lave-le, il put? Toi t'es moche, check le camion, parle-moi quand tu as quelque chose d'intéressant à me dire, on va où dans 5 jours? Au Laos, non en Birmanie? Pas possible, ton passeport? On ira après le Cambodge, et la Papouasie, je viens avec toi, après on tombe amoureux? Tu rentre avec moi cet hiver? On boit une bière, une Chang encore trop forte, on peut pas en boire qu'une, et après? l'Amerique du Sud? T'es belle, je peux prendre une photo, On commencera par Terre de Feu? Arrête de me coller, je peux pas, la France, la France, bla, bla, check l'oignon, on c'était pas mit d'accord? Alors sud du Laos? Tu veux tu des chips? Je sais pas, on n'a qu'a commencer notre Lune de .., ou est Jhum-Bo? Tu va te taire, tu parles trop! Je t'aime, moi non plus. Et au fait, tu veux combien d'enfants?


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  • Les traits tirés, les yeux mis-clos, on se hâte à faire gonfler à la vapeur, les petits pains de riz farcis aux légumes.
    Au coin de la rue, le vrombissement des voitures, les klaxons de motos et clochettes de vélos commencent à battrent leur plein.
    Sur les pavés de la ville, la marmaille s'ébroue, l'on aperçoit de petits derrières dans l'entrebaillement des pantalons fendus.
    Des batonnets d'encens à la main, une petite grand-mère se rend doucement au temple. Dans le parc, on étire ses bras, ses jambes, c'est le Tai Chi matinal. Plus loin, on renifle, on crache, on allume une cigarette.
    En levant la tête on aperçois les dizaines de grues, désormais partie intégrante des paysages chinois. Elles tournent, soulèvent, déposent... on s'active, la Chine s'éveille.

    En 1949 Mao Zedong proclamme la République Populaire de Chine et consolide le régime communiste par une redoutable propagande visant à terroriser et encourager la population à adhérer au Parti.

    Mais en 1958, on l'écarte gentillement des affaires économiques du pays, confiées à une élite plus modérée.

    En 1966, afin de contourner parti et institutions, il fait appel à la jeune génération au nom de la révolution, de la lutte contre tous les cadres du pays, les intellectuels, les artistes, les responsables politiques, l’embourgeoisement et l'influence occidentale.

    " Feu sur le quartier général ! " Quelle jeunesse résisterait à une telle invitation ? Ecoliers et étudiants se mobilisent dans l’enthousiasme pour soutenir le mouvement en lisant en choeur, le Petit Livre rouge contenant les « pensées du président Mao » qui régit alors les comportements et les aspirations.

    La Révolution culturelle a été déclarée grande catastrophe nationale, environ 1 million de mort.

    Officiellement, la responsabilité en a été imputée à la « bande des quatre », ce qui laisse dans le flou la responsabilité du Grand Timonier. A sa mort, le parti communiste lui a attribué « 70 % de bon, 30 % d’erreurs » : formule lapidaire qui permet à ses successeurs de préserver leur pouvoir et ce qui explique l'aura dont bénéficie aujourd'hui encore Mao.

    Deng Xiaoping, secrétaire du parti communiste, a fait de cette période l’exemple négatif sur lequel il s’est appuyé pour conduire sa politique d’ouverture à l’économie de marché, jusqu’à lui-même s’opposer par la répression, aux aspirations de la génération suivante, lorsque celle-ci ne se contenta plus de répondre au seul mot d’ordre « enrichissez-vous »!

    Cette puissance d'une superficie de 15 fois la France et d'un milliard 300 millions d'habitants se reconstruit aujourd'hui de toute part, sur le malheureux modèle de l'Occident. Les Hutongs (quartiers traditionnels), laissent place à de hautes, grandes et imposantes tours et gigantesques centres commerciaux. On transforme non seulement le paysage, mais aussi les valeurs et la culture chinoise.
     
    D'antant, on accrochait des sifflets aux queues de dixaines de pigeons, lorsqu'ils s'envolaient, le vent s'infiltrait dans ces derniers et laissait s'échapper une douce melodie.
    D'antant, on se promenait avec un grillon enfermé dans une petite boîte, rangée dans la poche de son veston, pour avoir le chant d'été toujours avec soi. Aujourd'hui, on court les magasins, pour avoir la dernière tenue a la mode, on file chez le chirurgien pour avoir un nez et des paupières à l'occidentale, on déjeuner au KFC ou au Mc Do.
     
    Cette Chine était pour moi une dame d'âge avancé, au visage marqué de rides par l'expérience de la vie, elle était pleine d'histoire et de richesses.
    Aujourd'hui elle est une jeune fille branlante s'appuyant sur le modèle de notre société de consommation, au gouvernement corromput.

    Néanmoins, je reste persuadée, après avoir traversé ses villages, ses montagnes, ses rizières, ses fleuves, ses paysages karstiques et me mêlant à cette chaleureuse et acceuillante population, que ni Mao, ni l'Occident, ne pourra à jamais enterrer une partie de son passé, qui coule toujours dans les veines de chacun de ses habitants et permettra de garder un temps soi peu d'authencité.. 
     
    Avec l'espoir de revoir un jour les pigeons sifflotants voler au dessus de nos têtes et entendre à chaque coin de rue le chant des grillons, pour ne jamais oublier ce qu'était la vraie Chine.


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  • Echappée BelleAu milieu des cartes, le crayon à la main, la tête pleine de rêves, de soucis, d’espoirs…il imagine déjà son voyage, ou du moins tente d’en avoir une vague idée.

    Il y songe toutes les nuits, ne pense que ou presqu’à cela, il se sent déjà loin, comme un flottement, il passe d’une émotion à l’autre, opposant sans cesse ses craintes à ce goût, ce besoin d’aventure.

     

    Seb, enfourche son vélo en juillet 2008 à Lausanne (Suisse), équipé de deux sacoches agrippées à son bolide, d’un bon appareil photo, de médicaments, d’une tente et surtout de précieux contacts qui lui faciliteront le passage de bons nombres de douanes afin d’arriver à Lukla (Népal 3500m), dans les meilleurs délais.

     

    Son rythme vari au bon vouloir de la météo, tout comme ses humeurs . Il traverse cols, vallées, défit le vent, réalise une ascension à 5000 mètres d’altitude sur route gelée et enneigée. Pédale à grande vitesse sur autoroutes sur lesquelles il s’est retrouvé par maladresse.Il partage tables et couches d’autochtones accueillants, se fait mordre les mollets par les chiens errants, jeter la pierre par des enfants mendiants, redouble de malice pour passer les douanes et décrocher chaque nouveau visa, puis traverse des paysages grandioses et protégés car inaccessibles ou ignorés.

     

    Il aura foulé l’Europe de l’est, l’Asie de l’ouest puis l’Asie centrale, pour atteindre, une année plus tard, le Népal.

    Il a dédié son aventure au projet de la Fondation Nicole Niquille. (cf note « Au sommet de la vie).

    Chaque kilomètre parcouru est acheté (1 CHF) par un particulier ou une entreprise puis reversé à cette fondation. Seb frôle aujourd’hui les 22 000 km. Plus de 11 000 ont été vendu…soit 7300 €.

     

    D'une part la volonté de mettre à profit son périple, de l'autre, l'étrange détermination de mettre à l’épreuve son corps et son esprit dans les bras du voyage.
    Une digne fuite aux pressions sociales, donnerait-elle autant de puissance à l'homme pour se retrouver à l'autre bout de la terre, dans l'espoir de rentrer chez soi, en s'y sentant complètement étranger?

    « Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages que je sais bien ce que je fuis, et non pas ce que je cherche." (Montaigne)

     

    Pour suivre le périple de Sèb : www.un-peu-plus-loin.ch

     


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  • On n'oubliera pasQue serions-nous aujourd’hui si tous nos grands-parents, arrières grands-parents avaient écouté la seule voix du maréchal Pétain ? Quelle langue parleraient nos enfants ?  Quelles seraient nos mœurs, nos coutumes ? Que mangerions-nous ? Quel serait notre vin ?  

     

    Pour ne pas avoir à se poser toutes ces questions, une poignée d’hommes et de femmes se sont mit à l’épreuve. Ils ont sacrifié leurs biens, puis leur ferme et enfin leurs enfants, leur maris, leur épouse.

    Ils étaient la Résistance. Ils sont pour la plupart, morts dans l’humiliation, sous la torture, mais qu’importe ils étaient là pour défendre leur pays et en rien accepter l’armistice de 1940.

    Les méthodes de tortures allemandes étaient multiples et violentes. Ils aimaient arracher les yeux des maquisards (ceux-ci devaient-être retirés sans être percés, on entraînait les SS sur des chats pour que la manipulation soit parfaite sur l’homme),  on leur arrachait la langue, bien entendu vivant, puis on les plaçait sur une balance, corde suspendue à un arbre, les pauvres bougres se pendaient mutuellement. Devant leurs yeux, on violait leurs femmes, on ordonnait à leurs enfants de mettre le feu à leur ferme puis de tuer leur famille.

     

    Même face à cette folie humaine, ils n’ont jamais failli à leur rôle et preuve de persévérance, ils ont libéré nos villes, notre pays... il y a tout juste 65 ans.

     

    Aujourd’hui, tout cela nous semble loin, improbable, inimaginable. Nos modes de vie,  notre société de consommation, les multiples avancées technologiques et la manipulation des médias y contribuent fortement. Nous avons tendance à  oublier que la liberté a difficilement trouvé sa place, qu’il a été très facile de nous l’enlever mais difficile de la retrouver et de la sauvegarder.

     

    Le  21ème siècle nous donne une fausse impression d’insouciance. Mais méfions-nous de ne jamais oublier le prix à payer pour une séance de liberté.

     

     

    Oui, oui, en effet quelques jours de vacances dans le Vercors…


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